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La rencontre

Connaissez-vous des scènes de rencontre?

 

 

Nous allons voir quelques exemples ensemble, mais vous avez forcément quelques idées.. Si c'est le cas, vous pouvez les poster en commentaire.

S'il s'agit d'un texte, essayez de mettre l'extrait.

 

Cette séance ets une séance de lecture de documents, vous devez lire les textes, les comprendre. Si vous voulez m'envoyer un audio ou un texte qui montre que vous avez compris les textes, vous le pouvez .. Si vous ne comprenez pas un texte, vous devez le relire, chercher les mots que vous ne connaissez pas. Le lire à haute voix..

Comprendre un texte est un entrainement de tous les jours.

et maintenant, concentrez-vous et étudiez les documents:

Classique

Molière, L'Avare, 1,2, 1668.

 

Cléante, le frère d'Elise, lui raconte comment il est tombé amoureux de Marianne et lui décrit.

 

Cléante. - Une jeune personne qui loge depuis peu en ces quartiers, et qui semble être faite pour donner de l’amour à tous ceux qui la voient. La nature, ma sœur, n’a rien formé de plus aimable ; et je me sentis transporté, dès le moment que je la vis. Elle se nomme Mariane, et vit sous la conduite d’une bonne femme de mère, qui est presque toujours malade, et pour qui cette aimable fille a des sentiments d’amitié qui ne sont pas imaginables. Elle la sert, la plaint, et la console avec une tendresse qui vous toucherait l’âme. Elle se prend d’un air le plus charmant du monde aux choses qu’elle fait, et l’on voit briller mille grâces en toutes ses actions ; une douceur pleine d’attraits, une bonté toute engageante, une honnêteté adorable, une... Ah ! ma sœur, je voudrais que vous l’eussiez vue.

On ne badine pas avec l'amour, A Musset, III,8, 1834

Insensés que nous sommes ! nous nous aimons. Quel songe avons-nous fait, Camille ? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passé comme un vent funeste entre nous deux ? Lequel de nous a voulu tromper l’autre ? Hélas ! cette vie est elle-même un si pénible rêve ! pourquoi encore y mêler les nôtres ? Ô mon Dieu ! le bonheur est une perle si rare dans cet océan d’ici-bas ! Tu nous l’avais donné, pêcheur céleste, tu l’avais tiré pour nous des profondeurs de l’abîme, cet inestimable joyau ; et nous, comme des enfants gâtés que nous sommes, nous en avons fait un jouet. Le vert sentier qui nous amenait l’un vers l’autre avait une pente si douce, il était entouré de buissons si fleuris, il se perdait dans un si tranquille horizon ! Il a bien fallu que la vanité, le bavardage et la colère vinssent jeter leurs rochers informes sur cette route céleste, qui nous aurait conduits à toi dans un baiser ! Il a bien fallu que nous nous fissions du mal, car nous sommes des hommes. Ô insensés ! nous nous aimons.

Moderne

Bouli Miro de Fabrice Melchiot, 2001

 

pétula-  Si on veut vraiment se marier, Bouli, il faut aller voir la reine d’Angleterre !

 

bouli- Ouais, t’as raison, la Reine c’est mieux que le Pape ; le pape il est mort !

 

pétula-  Mais non, il est pas mort, il dort.

 

bouli - Autour du Pape, il y a d’autre papes avec des costumes de toutes les couleurs, on va les confondre… La Reine d’Angleterre, elle, on sait qu’elle a un chapeau. On la reconnaît tout de suite.

 

pétula-  On doit prendre le bateau, mais il paraît que la mer est démontée.

 

bouli - Encore un coup des Anglais !

 

milan -  Bonsoir, je m’appelle Milan. Elle, c’est ma sœur Hanna. On est Albaniens.

 

pétula-  Bonsoir, Milan. Je m’appelle Petula.

 

bouli-On est en fugue.

 

milan -  Pour quoi faire ?

 

pétula-  La catastrophe, Bouli. Il faut pas le dire…

 

Hanna-  Pourquoi vous êtes en fugue ?

 

pétula-  On voulait aller en Angleterre pour se…

 

bouli- Chut ! Pour prendre des taxis noirs…

 

pétula-  Oui ! C’est ça ! Et remercier la Reine…

 

bouli- Pour sa garde-robe.

 

pétula-  Oui, on la trouve toujours impeccable…

 

milan –Ah bon ? Nous, on fuit l’Albanie. On n’a plus de parents. On n’a plus que nous.

 

pétula- Ah… ben c’est-à-dire que… Maintenant on est là, nous aussi. Enfin, moi, je sais que je suis là.

 

bouli- Moi aussi je suis là. J’ai beaucoup entendu parler de la Babanie. C’est très beau, paraît-il. C’est le pays des cultivages de bananes.

 

Hanna-  Il y a la guerre là-bas.

 

bouli- A cause des bananes ?

 

Hanna-  On ne sait pas.

 

pétula- Sûrement. C’est tellement bon, les bananes. Tout le monde se bat pour en avoir.

 

milan - J’y avais jamais pensé.

 

pétula- Moi, je pense énormément.

 

milan – Waouh !

 

Hanna (à Bouli)-  Tu veux que je te montre mon ourson ?

 

bouli- Oui, j’adore les bêtes sauvages, surtout en peluche.

 

Hanna-  C’est la seule chose que j’aie, à part mon frère. Mais je peux te le donner si tu veux.

 

bouli- Mais c’est tout ce que tu as !

 

Hanna-  Je t’aime alors je te le donne, c’est tout.

 

bouli- C’est tellement beau, ça me rend dépressif !

(ils sortent)

 

milan– Pétula, à quoi tu penses ? Fais-moi voir tes pensées ! Tu penses à quoi, là ?

 

pétula- A toi !

 

milan – Et là ?

 

pétula- Toujours à toi.

 

milan – Tu sais, je crois qu’on a de l’amour ensemble.

 

pétula- Tu me trouves pas trop… grosse ?

 

milan – C’est la santé, c’est bien. En Albanie, c’est pas souvent la santé.

 

pétula- Tu m’emmèneras dans ton pays ?

 

milan – Je crois que c’est mieux ici, Pétula. Là-bas, c’est la guerre.

 

pétula- C’est quoi, la guerre ?

 

milan – Je ne sais pas. C’est quand on n’a plus rien à attendre que la mort.

 

pétula- Mais moi, je veux pas la guerre, juste l’amour. Moi je suis là. Je te donnerai toutes mes pensées.

Cendrillon, de Joël Pommerat, 2011

(adaptation)

 

Les deux personnages se percutent. Le garçon tombe.

 

LUI – Excusez-moi !

 

ELLE  - Pardon.

 

LUI (se relevant) -  C’est de ma faute, je regardais mes chaussures !

ELLE – Bon ben salut.

 

LUI – Salut.

 

ELLE – J’ai rien senti, vous excusez pas.

 

LUI – Mes hommages chez vous.

 

ELLE -  Vous pareillement.

 

Ils s’en vont chacun de leur côté. Puis ils s’arrêtent, se retournent et se dirigent l’un vers l’autre, gênés.

 

LUI – Vous vouliez me dire quelque chose ?

 

ELLE – Euh non… je croyais que c’était vous qui vouliez…

 

LUI – Euh non ! Bon ben, c’est bien… Ben au revoir alors… Il fait beau, vous n’trouvez pas ? C’est dommage qu’il n’y ait pas de soleil…

 

ELLE – Oui, c’est vrai… Mais faut dire que la nuit, c’est rare qu’il y ait du soleil en cette saison…

 

LUI – Oui, c’est vrai. Absolument. Bon, ben je vais rentrer…

 

ELLE – En tout cas, vous avez… de belles chaussures…

 

LUI –Ah oui… surtout celle-là, non ?

 

ELLE - Ah oui c’est vrai, vous avez raison, c’est la mieux des deux. Mince, je suis en train d’oublier l’heure moi, je dois rentrer… Et j’ai plein de trucs à penser. Faut pas que j’oublie…

 

LUI – Moi aussi je dois y aller. J’attends un coup de fil de ma mère, elle doit me téléphoner ce soir.

 

ELLE – Ah bon.

 

LUI – Ben oui.

 

ELLE – Bon ben salut.

 

LUI – Salut.

 

La fille s’en va. Le garçon la regarde partir. Elle se retourne.

 

ELLE – Euh… on pourra se revoir, si vous… si… tu veux.

 

LUI – Oui. J’aimerais bien te donner quelque chose mais je n’sais pas quoi.

 

ELLE – C’est pas grave en fait. Déjà, j’aime bien te parler, je crois.

 

LUI – Je peux peut-être te donner une de mes chaussures, tu m’as dit qu’elles te plaisaient.

 

ELLE – Ah bon ? J’ai dit ça ?

 

LUI – Tu ne le pensais pas ?

 

ELLE – Si si bien sûr… Bon, tu n’as qu’à me donner une de tes chaussures en souvenir. C’est bien, ça, tu as raison.

 

Il lui donne sa chaussure.

 

LUI – Alors, voilà, c’est mieux que rien, j’ai rien d’autre à te donner pour le moment.

 

ELLE – Bon ben, merci.

 

LUI – Au revoir.

 

ELLE – Au revoir.

 

Elle s’en va.

 

LUI – Eh !

 

ELLE – Oui ?

 

LUI – Tu t’appelles comment?

 

ELLE – En ce moment, on m’appelle « Cendrier ».

 

LUI – Cendrillon?

 

ELLE – Non, pas « Cendrillon » ! Mais si… tu as raison, c’est plus joli, appelle-moi Cendrillon… ou Sandra.

 

Elle sort. Le garçon la regarde partir.

Connaissiez-vous ces titres?

Bonus

Je vous propose d'apprendre par coeur, l'un des poèmes (Barbara ou A une passante) , ou l'un des monologues des textes de Molière et de Musset ou, si vous en avez la possibilité, d'apprendre l'une des scènes avec l'un de vos camarades .

 

L'apprentissage par coeur est un entrainement, plus on s'entraine, plus on réussit... ce n'est donc pas qu'une question de note!  

Au bout de cette heure d'étude, vous devez avoir compris tous les textes et avoir un plus grand aperçu des scènes de rencontre au théâtre .. même si ce n'est qu'un bref  coup d'oeil sur ce qui existe...

N'oubliez pas de mettre vos propres idées en commentaire!

 

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