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Le prologue

Définissons d'abord ce qu'est le prologue :

Le tlfi, nous donne cette définition:

PROLOGUE, subst. masc.
A. ART DRAM.
1. [Dans le théâtre gr.] Partie de la pièce qui précède l'entrée du choeur où l'on exposait le sujet. Dans le théâtre des Grecs, le prologue servait à initier les spectateurs à la marche du drame et à ses développements: il était dit par un acteur (BOUCHARD 1878)

http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=3492771465;

 

Shakespeare, reprend les caractéristiques des pièces greques et écrit un prologue à sa pièce Roméo & Juliette, le voici:

 

                         LE CHŒUR

Deux illustres maisons, d’égale dignité

Dans la belle Vérone où nous plaçons notre scène,

Enflamment à nouveau leur ancienne querelle,

Et de leur propre sang les citoyens se souillent.

 

Mais du sperme fatal des princes ennemis

Sont nés deux amoureux que détestent les astres,

Et leur grande infortune ensevelit enfin

Avec leurs pauvres corps les haines familiales.

 

L’inquiet devenir de leur funeste amour

Et l’opiniâtreté des fureurs de leurs pères

Que seul un couple d’enfants morts apaisera,

 

Vont deux heures durant occuper le théâtre,

Et si vous consentez à un peu de patience,

Nos efforts suppléeront à notre insuffisance.

Il sort

 

Si vous lisez bien le prologue, c'est comme regarder la bande-annonce de Titanic, vous savez déjà comment le film va se terminer.. alors est-ce la fin qui est importante?

Bien sûr que non, nous y reviendrons.

Tout d'abord, étudions ce prologue.

 

Questions

1) Que fait le prologue ?

 

2) Qui récite le prologue ?

 

3)  Quelle est la forme de ce prologue?

 

 

                         PROLOGUE

                         LE CHŒUR

Deux illustres maisons, d’égale dignité

Dans la belle Vérone où nous plaçons notre scène,

Enflamment à nouveau leur ancienne querelle,

Et de leur propre sang les citoyens se souillent.

 

Mais du sperme fatal des princes ennemis

Sont nés deux amoureux que détestent les astres,

Et leur grande infortune ensevelit enfin

Avec leurs pauvres corps les haines familiales.

 

L’inquiet devenir de leur funeste amour

Et l’opiniâtreté des fureurs de leurs pères

Que seul un couple d’enfants morts apaisera,

 

Vont deux heures durant occuper le théâtre,

Et si vous consentez à un peu de patience,

Nos efforts suppléeront à notre insuffisance.

Il sort

1) Que fait le prologue ?

Le prologue rapporte l'histoire de R&J en la résumant.

 

2) Qui récite le prologue ?

C'est le choeur, un groupe de chanteur qui peut intervenir dans l'histoire pour la commenter. C'est très fréquent dans le théâtre ancien.

 

3) Quelle est la forme de ce prologue?

Il s'agit d'un poème. Il y a deux quatrains (strophe de 4 vers) et deux tercets (strophe de 3 vers): c'est un sonnet.

http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?33;s=3492771465;

 

                         PROLOGUE

                         LE CHŒUR

Deux illustres maisons, d’égale dignité

Dans la belle Vérone où nous plaçons notre scène,

Enflamment à nouveau leur ancienne querelle,

Et de leur propre sang les citoyens se souillent.

 

Mais du sperme fatal des princes ennemis

Sont nés deux amoureux que détestent les astres,

Et leur grande infortune ensevelit enfin

Avec leurs pauvres corps les haines familiales.

 

L’inquiet devenir de leur funeste amour

Et l’opiniâtreté des fureurs de leurs pères

Que seul un couple d’enfants morts apaisera,

 

Vont deux heures durant occuper le théâtre,

Et si vous consentez à un peu de patience,

Nos efforts suppléeront à notre insuffisance.

Il sort

Questions

1) Le prologue nous dévoile des indices sur l'histoire, relèves-en un maximum .

 

2) Souligne les éléments qui nous montrent que nous sommes bien au coeur d'une tragédie.

 

                         PROLOGUE

                         LE CHŒUR

Deux illustres maisons, d’égale dignité

Dans la belle Vérone où nous plaçons notre scène,

Enflamment à nouveau leur ancienne querelle,

Et de leur propre sang les citoyens se souillent.

 

Mais du sperme fatal des princes ennemis

Sont nés deux amoureux que détestent les astres,

Et leur grande infortune ensevelit enfin

Avec leurs pauvres corps les haines familiales.

 

L’inquiet devenir de leur funeste amour

Et l’opiniâtreté des fureurs de leurs pères

Que seul un couple d’enfants morts apaisera,

 

Vont deux heures durant occuper le théâtre,

Et si vous consentez à un peu de patience,

Nos efforts suppléeront à notre insuffisance.

Il sort

1) Le prologue nous dévoile des indices sur l'histoire, relèves-en un maximum .

 

2) Souligne les éléments qui nous montrent que nous sommes bien au coeur d'une tragédie.

 

                         PROLOGUE

                         LE CHŒUR

Deux illustres maisons, d’égale dignité

Dans la belle Vérone où nous plaçons notre scène,

Enflamment à nouveau leur ancienne querelle,

Et de leur propre sang les citoyens se souillent.

 

Mais du sperme fatal des princes ennemis

Sont nés deux amoureux que détestent les astres,

Et leur grande infortune ensevelit enfin

Avec leurs pauvres corps les haines familiales.

 

L’inquiet devenir de leur funeste amour

Et l’opiniâtreté des fureurs de leurs pères

Que seul un couple d’enfants morts apaisera,

 

Vont deux heures durant occuper le théâtre,

Et si vous consentez à un peu de patience,

Nos efforts suppléeront à notre insuffisance.

Il sort

Prenez votre plus belle plume et écrivez:

Le choeur est un groupe de chanteurs qui peut intervenir dans l'histoire pour la commenter. Ici, il utilise un sonnet pour nous raconter un bref aperçu de la vie des deux amants. Ainsi, l'attention du spectateur n'est pas focalisé sur l'histoire mais plutôt sur la manière dont va se dérouler l'histoire. Le spectateur est débarassé de ses angoisses et de ses inquiétudes à propos de la fin. En d'autres termes, le spectateur se concentre sur l'action plutôt que sur l'aboutissement de l'action.

 


 

A toi de jouer: Résume en quelques mots à l'oral ou à l'écrit, ce que tu as compris de ce cours ...

 


 

Maintenant, regarde attentivement ce même prologue mise en scène par Baz Luhrmann

Roméo + Juliette Introduction

A toi

Ecris un paragraphe argumenté où tu compares le prologue de Shakespeare et son adaptation cinématographique. Comment le réalisateur a-t-il choisi d'adapter cette oeuvre?

Cela te donne-t-il envie de regarder ou de lire la suite?

 

Un peu de lecture..

Nous allons maintenant lire la scène 1.

 

Si c'est difficile pour toi de lire du théâtre, essaye de le lire avec quelqu'un à haute voix. Tu peux aussi regarder le début du film de Baz Luhrmann qui suit très bien l'histoire.

ACTE PREMIER

SCENE I

Une place publique de Vérone.

Entrent Samson et Grégoire, de la maison des Capulet, armés d’épées et de boucliers

SAMSON : Par ma bonne lame, Grégoire nous ne supporterons pas leurs brocards. Je veux dire que s’ils nous mettent en colère, nous allongeons le couteau. Moi, quand on m’a trop excité, c’est un coup que je porte, et vite.

GREGOIRE : Mais tu n’es pas très porté a être vite excité.

SAMSON : Un chien de la tribu des Montaigu, ça m’excite ; ça m’excite à me tenir droit. Le dos au mur que je les attends, les hommes et les donzelles de Montaigu.

GREGOIRE : Ca prouve bien que tu es minable. Car ce sont les faibles qui s’appuient.

SAMSON : C’est juste. Et c’est pourquoi les femmes, qui sont les plus faibles des vases, il faut toujours qu’on se les appuie. Bien ! J’écarterai du mur les hommes de Montaigu, et j’y appuierai ses servantes.

GREGOIRE : La querelle est entre nos maîtres, et aussi entre nous leurs hommes.

SAMSON : Bien dit, et je me montrerai un tyran. Quand j’aurai combattu les hommes, je serai le bourreau des filles, et je leur ferai sauter…

GREGOIRE : La tête ?

SAMSON : La tête des pucelles, ou ce qui leur fait perdre la tête, ou…comprends la chose comme tu  voudras.

GREGOIRE : celles-là comprendront la chose ou la sentiront.

SAMSON : C’est moi qu’elles sentiront tant que je serai capable de tenir. Et c’est bien connu que je suis un fameux morceau de chair.

GREGOIRE : Tant mieux. Allons tire-moi ton instrument : car en voici deux qui viennent, de la maison des Montaigu.

Entrent Abraham et Balthazar.

SAMSON : Voici mon épée nue ; cherche-leur querelle. Je te suis.

GREGOIRE : Ouais ! Tu te tiendras derrière pour mieux déguerpir.

SAMSON : Ne crains-rien de moi.

GREGOIRE : Oh, Sainte Vierge ! Te craindre, toi ?

SAMSON : Mettons la loi de notre côté et laissons-les commencer.

GREGROIE : En passant, je les regarderai de travers, et qu’ils le prennent comme ils voudront.

SAMSON : Comme ils oseront, dis plutôt ! Je vais leur siffloter au visage. Et s’ils supportent ça, ce sera pour eux un affront.

ABRAHAM : C’est pour nous que vous sifflotez, monsieur ?

SAMSON: Non, monsieur, ce n’est pas pour vous que je sifflote, monsieur, mais je sifflote, monsieur !

GREGOIRE : Vous nous cherchez querelle, monsieur ?

ABRAHAM : Une querelle, monsieur ? Non, monsieur.

SAMSON : Si vous en cherchez une, monsieur, je suis votre homme. Mon maître vaut bien le vôtre !

ABRAHAM : Mais pas davantage !

Entrent Benvolio d’un côté, Tybalt de l’autre.

SAMSON : Mais si, monsieur, davantage !

ABRAHAM : Vous en avez menti !

SAMSON : Dégainez si vous êtes des hommes !

Tous se mettent en garde.

BENVOLIO, s’avançant l’épée au poing : Séparez-vous imbéciles ! Rengainez vos épées ; vous ne savez pas ce que vous faites. (Il rabat les armes des valets.)

TYBALT s’élançant, l’épée nue, derrière Benvolio : Quoi, dégainer parmi ces poules sans coq ? Tourne-toi Benvolio, et fais face à la mort.

BENVOLIO à Tybalt : Je ne veux ici que maintenir la paix ; rengaine ton épée, ou emploi-la, comme moi, à séparer ces hommes.

TYBALT : Quoi, l’épée à la main, tu parles de paix ! Ce mot, je le hais, comme je hais l’enfer, tous les Montaigu et toi ! En garde, lâche !

Ils combattent. Entrent des partisans des deux maisons, qui se joignent au combat, puis trois ou quatre citoyens armés de bâtons, et un officier de police.

1ER CITOYEN : A l’œuvre les battons, les piques, les pertuisanes ! Frappez ! Ecrasez-les ! Au diable les Montaigus ! Au diable les Capulets !

Entrent le vieux Capulet en robe d’intérieur, et sa femme.

CAPULET : Qu’est-ce tout ce bruit ? Holà, qu’on me donne ma grande épée ?

DAME CAPULET : Une canne, une canne ! Pourquoi demander une épée ?

CAPULET : Mon épée, ai-je dit !  Voici le vieux Montaigu, et il me marge avec son épée !

Entrent le vieux Montaigu et sa femme.

MONTAIGU : A toi, misérable Capulet ! …Ne me retenez-pas ! Lâchez-moi !

LADY MONTAIGU le retenant : tu ne feras pas un seul pas vers ton ennemi.

Entre le prince Escaclus, avec sa suite.

Sujets rebelles, ennemis de la paix publique ! Ô Vous, hommes, non, bêtes fauves plutôt, qui, noyez le feu de votre rage pernicieuse dans les pourpres ruisseaux qui coulent dans vos veines, que vos sanglantes mains, sous peine de torture, jettent au  loin vos intempérantes épées et écoutez la sentence de votre prince irrité ! (Tous les hommes combattants s’arrêtent.) Trois rixes civiles, pour une parole en l’air, ont par trois fois troublé le repos de nos rues, par ta faute, vieux Capulet, et par la tienne, vieux Montaigu. Par trois fois, les citoyens de Vérone, dépouillant le vêtement qui les habille, ont dû saisir de leurs vieilles mains leurs vieilles pertuisanes rouillées pour séparer vos haines gangrénées. Si jamais vous troublez encore une fois nos rues, vos vies paieront le dommage fait à la paix. Pour cette fois, que tous se retirent. Vous, Capulet, venez avec moi ; et, vous, Montaigu, vous vous rendrez cette après-midi au vieux château de Villefranca, siège de notre justice, pour apprendre quelle suite il nous plait de donner à cette affaire.  Une fois de plus, sous peine de mort, que tous se séparent.

Tous sortent, excepté Montaigu, son épouse et Benvolio.

MONTAIGU : Qui a donc réveillé cette ancienne querelle ? Parlez neveu ! Etiez-vous là quand les choses ont commencé ?

BENVOLIO : Les gens de votre adversaire et les vôtres se battaient ici à outrance quand je suis arrivé ; j’ai dégainé pour les séparer ; à l’instant même est survenu le fougueux Tybalt, l’épée haute, vociférant ses défis à mon oreille, en même temps qu’il agitait sa lame autour de sa tête. Tandis que nous échangions les coups et les estocades, sont arrivés des deux côtés de nouveaux partisans qui ont combattu jusqu’à ce que le prince soit venu les séparer.

LADY MONTAIGU : Oh ! Où est Roméo ? L’avez-vous vu, aujourd’hui ? Que je suis heureuse qu’il n’ait pas été pris dans cette bagarre !

BENVOLIO : Madame, une heure avant que le soleil sacré perçât la vitre d’or de l’Orient, mon esprit agité m’a poussé dehors. Tout en marchant dans les bois de sycomores qui s’étend à l’ouest de la ville, j’ai vu votre fils, matinal comme moi, qui s’y promenait ; je me suis dirigé vers lui, mais, à mon aspect, il s’est dérobé dans les profondeurs des bois. Et moi, qui n’aspirait qu’aux lieux les plus solitaires, je suivis mon humeur, le confiant à la sienne, et le laissai, du même cœur qu’il m’avait fui.

MONTAIGU : Voilà bien des matinées qu’on l’a vu là augmenter de ses larmes la fraîche rosée du matin, ajoutant aux nuées du ciel celle de ses vastes soupirs. Mais aussitôt que le vivifiant soleil, commence à tirer les rideaux ombreux du lit de l’Aurore, vite mon fils accablé fuit la lumière. Il rentre, s’emprisonne dans sa chambre, ferme ses fenêtres, tire le verrou, et se fait une nuit artificielle. Ah ! Cette humeur sombre lui sera fatale, si de bons conseils n’en dissipent la cause.

BENVOLIO : Cette cause, la connaissez-vous, mon noble oncle ?

MONTAIGU : Je n’en sais rien et n’ai pu rien tirer de lui.

BENVOLIO : Avez-vous essayé par tous les moyens ?

MONTAIGU : Oui, moi et beaucoup d’autres de mes amis ; mais il est le seul conseiller de ses passions ; il est l’unique confident de lui-même, confident peu sage peut-être, mais aussi secret, aussi impénétrable, aussi fermé que la fleur en bouton avant qu’elle ait ouvert ses douces pétales et pu offrir sa beauté au soleil. Ah ! Si seulement nous pouvions savoir d’où lui viennent ses douleurs, nous aurions le désir d’y porter remède autant que nous l’avons de la deviner.

Roméo parait à distance.

BENVOLIO : Oh, voyez-le qui vient ! Veuillez vous retirer, je connaitrai son mal…ou ses rebuffades.

MONTAIGU : Reste donc ; puisses-tu avoir le bonheur d’une vraie confession ! Allons, madame, partons ! (sortent Montaigu et sa femme.)

BENVOLIO : Belle matinée, mon cousin !

ROMEO : Le jour est-il si jeune encore ?

BENVOLIO : Neuf heures viennent de sonner.

ROMEO : Oh ! Que les heures tristes semblent longues. N’est-ce pas mon père qui vient de partir si vite ?

BENVOLIO : C’est lui-même. Quelle est donc la tristesse qui allonge les heures de Roméo ? Amoureux ?

ROMEO : Dépourvu….

BENVOLIO : D’amour ?  

ROMEO : Des faveurs de celles que j’aime.

BENVOLIO : Hélas, se peut-il que l’amour si doux d’aspect, se révèle être à l’épreuve, un tyran si dur !

ROMEO : Hélas, faut-il que l’amour, malgré le bandeau qui l’aveugle, trouve toujours, sans y voir, un chemin vers son but !... Où allons-nous diner ? Ah, diable ! Quel combat y a-t-il eu ici ?...Ne m’explique rien, car j’ai tout entendu. Ici on a beaucoup à faire avec la haine, mais plus encore avec l’amour …Oh pourquoi, pourquoi cet amour querelleur ! Cette haine amoureuse ! Ce tout crée d’un rien ! Légèreté pesante, innommable chaos ; lumineuse fumée, feu froid, santé malade, sommeil qui toujours veille et n’est point ce qu’il est. Je ressens cet amour, sans y trouver d’amour…Tu ris, n’est-ce pas ?

BENVOLIO : Non, mon cousin, plutôt je pleurerais.

ROMEO : Noble cœur ! Et pourquoi ?

BENVOLIO : Du fardeau qui accable ton noble cœur.

ROMEO : Cette affection que tu me montres ajoute une peine de plus à l’excès de mes maux. L’amour est une fumée de soupirs. Purifié, c’est un feu dans les yeux des amants, contrarié, une mer que grossissent leurs larmes. Qu’est-il encore ? Une folie très sage, une suffocante amertume, un baume qui nous sauve. Au revoir, mon cousin. (Il va pour sortir.)

BENVOLIO : Doucement, je vais vous accompagner ; vous me faites injure en m’abandonnant ainsi.

ROMEO : Bah, je me suis abandonné moi-même, je ne suis plus ici…ce n’est pas Roméo que tu vois, il est ailleurs.

BENVOLIO : Dites- moi sérieusement qui vous aimez ?

ROMEO : Sérieusement ? Roméo ne peut le dire qu’avec des sanglots.

BENVOLIO : Avec des sanglots ? Non ! Dites -le moi sérieusement.

ROMEO : Demande donc à un malade de faire son testament sérieusement. Ah ! Ta demande s’adresse mal à qui est si mal ! Sérieusement cousin, j’aime… une femme.

BENVOLIO : En le devinant, j’avais touché juste.

ROMEO : J’ajoute qu’elle est d’une éclatante beauté.

BENVOLIO : Plus le but est éclatant, beau cousin, plus il est facile à atteindre.

ROMEO : Tu te trompe malheureusement, car elle est hors d’atteinte des flèches de Cupidon : elle a le caractère de Diane ; armée d’une chasteté à toute épreuve, elle vit à l’abri de l’arc enfantin de l’Amour. Elle se défile aux mots d’amour, se dérobe aux regards provocants et elle ferme son sein à l’or qui vaincrait une sainte. Oh, elle est riche de sa beauté, bien que pauvre, c’est vrai, puisqu’à sa mort tout son bien périra avec sa beauté.

BENVOLIO : Elle a donc fait serment de vivre chaste ?

ROMEO : Elle l’a juré et cette réserve produit une perte immense. Elle est trop belle, trop sage, trop sagement belle, car elle mérite le ciel en faisant mon désespoir. Elle a juré de n’aimer jamais, et ce serment me tue en me laissant vivant.

BENVOLIO : Suis mon conseil : cesse de penser à elle.

ROMEO : Oh ! Apprends-moi comment je puis cesser de penser.

BENVOLIO : En rendant à tes yeux leur liberté. Examine la beauté d’autres créatures.

ROMEO : Ce serait le moyen de rehausser ses grâces exquises. L’homme devenu aveugle, ne saurait oublier le trésor qu’il a perdu avec la vue. Montre-moi la plus charmante maîtresse : que sera pour moi sa beauté, sinon une page où je pourrai lire le nom d’une beauté plus charmante encore ? Adieu : tu ne saurais m’apprendre à oublier.

BENVOLIO : Je te l’enseignerai, sinon je mourrai en dette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Questions (environ 30 minutes) A l'oral

  • Où se passe la scène ?

 

  • Comment appelle t-on cette phrase qui donne aux spectateurs une indication sur le lieu de l’action ?

 

  • Quelles autres indications peuvent donner les didascalies ?

 

  • En combien de partie pouvez-vous diviser cette 1ère scène ?

 

  • Qu’apprend t-on dans la première partie de la scène ?

 

  • Quelle réplique nous apprend qu’il ne s’agit pas de la 1ère querelle ?

 

  • Par qui et par quoi commence la querelle ?

 

  • Comment provoquent-ils les valets des Montaigu ?

 

  • Que pensez-vous de l’attitude de Samson et de Grégoire au début de la scène ?

 

  • Expliquez l’attitude des citoyens de Vérone ?

 

  • Qui met fin à la querelle et comment ?

 

  • Quel personnage important voit-on arriver dans la 2nde partie ?

 

  • Qu’apprend t-on sur Roméo ?

 

  • Qu’est-ce que ce vœu provoque en Roméo ?

 

  • Que lui conseil Benvolio ?

 

  • Sur quelle réplique finit la scène ?

 

  • Pourquoi cette scène peut-elle induire le spectateur en erreur ?

 

  • Où se passe la scène ?

Sur une place publique à Vérone.

  • Comment appelle t-on cette phrase qui donne aux spectateurs une indication sur le lieu de l’action ?

Une didascalie initiale.

  • Quelles autres indications peuvent donner les didascalies ?

Des indications sur la gestuelle des personnages, le ton des répliques, etc…En réalité, elle permet aux spectateurs de visualiser la scène tout en permettant aux acteurs de la jouer.

  • En combien de partie pouvez-vous diviser cette 1ère scène ?

2 parties.

  • Qu’apprend t-on dans la première partie de la scène ?

Que les familles Montaigu et Capulet sont ennemies depuis bien longtemps et que chacun des membres des deux clans se haïssent.

  • Quelle réplique nous apprend qu’il ne s’agit pas de la 1ère querelle ?

La réplique d’Escalus, prince de Vérone : « trois rixes civiles » ; « par trois fois ». Nous le savions aussi dans le prologue  "leur ancienne querelle".

  • Par qui et par quoi commence la querelle ?

Ce sont les valets des Capuletsqui commencent par chercher querelle aux valets des Montaigu.

  • Comment provoquent-ils les valets des Montaigu ?

En sifflotant à leur visage, puis en manquant de respect à leur maître.

  • Que pensez-vous de l’attitude de Samson et de Grégoire au début de la scène ?

Les deux valets des Capulet étaient dès le départ conditionnés pour chercher querelle aux Montaigu.

Dans leur dialogue, il est question de tuer les hommes et de violer les femmes du camp adverse.

  • Expliquez l’attitude des citoyens de Vérone ?

Les citoyens prennent part à la bagarre, non pour prendre partie et aider un camp à se défendre mais pour frapper et le Montaigu et les Capulet. Les citoyens semblent être à bout de leur querelle.

  • Qui met fin à la querelle et comment ?

Le prince de Vérone, Escalus, par un discours qui les menace de peine de mort.

  • Quel personnage important voit-on arriver dans la 2nde partie ?

Roméo, personnage éponyme. (c'est à dire que l'on sait que c'est le héros de l'oeuvre)

  • Qu’apprend t-on sur Roméo ?

Qu’il est éperdument amoureux d’une femme qui ne peut lui rendre cet amour car elle a fait vœu de chasteté.

  • Qu’est-ce que ce vœu provoque en Roméo ?

Une grande douleur et le sentiment de ne plus être, de ne plus se sentir vivant.

  • Que lui conseil Benvolio ?

De s’ouvrir à d’autres beautés.

  • Sur quelle réplique finit la scène ?

Sur une réplique de Benvolio qui affirme qu’il soignera la douleur de Roméo.

  • Pourquoi cette scène peut-elle induire le spectateur en erreur ?

Parce qu’aux vues du titre et de ce qu’annonçait le prologue, le spectateur pourrait penser que la fille dont Roméo est éperdument amoureux est Juliette ; or, ce n’est pas le cas puisqu’il s’agit de Rosaline.

Bilan

 

Cette première scène a pour fonction d’informer un maximum le spectateur en lui donnant les éléments qui lui seront nécessaires pour comprendre l’action : lieu, relations qu’il existe entre les personnages, événement important en annonçant de façon implicite le thème de la pièce : l’amour impossible. Pour être réussie, l’exposition doit être dynamique afin de tenir le spectateur en haleine.

 

 

Je retiens

Le prologue est prononcé par le choeur.

Le choeur est un groupe de personnes sur scène.

Une tragédie suscite terreur ou pitié.

 

La 1ère scène au théâtre s’appelle une scène d’exposition.

Dans la scène d'exposition, on découvre beaucoup d'informations.

Les indications scéniques s'appellent des didascalies.
 

Une pièce est divisée en actes, chaque acte en scènes